Cet ouvrage réunit une série d'études sur le théâtre dans l'Empire au XVIIe siècle, la perspective globale s'étendant à l'époque qui va de l'humanisme tardif du XVIe siècle à la première phase des Lumières.
L'auteur traite des modes d'expression et de la pratique, socialement et confessionnellement conditionnée, des jeux scéniques et de l'opéra. Il montre en particulier les implications du terme de « novum drama » en contexte chrétien, luthérien et catholique. Dans le drame de martyr, à propos duquel il donne pour la première fois sa place centrale au traité Della rinovazione dell'antica tragedia, platonicien et anti-aristotélicien, du jésuite italien Tomaso Galluzzi, il identifie la matrice du Trauerspiel dont le maintien prolongé explique le tarissement. Ces apports permettent de contourner l'écueil des cloisonnements arbitraires, traditionnels, entre les formes liées aux systèmes religieux, politiques, scolaires ou professionnels, formels, linguistiques. C'est à travers ces modes d'organisation polymorphes, rivaux et complémentaires, que se révèle le mieux, pour ce domaine, la singularité du Saint Empire à l'ère de la première modernité. Le pluralisme dans l'usage des langues — l'allemand, le néo-latin et, pour l'opéra, l'italien — est de même réinséré dans une diversité constitutive de la culture de l'époque au sein de l'espace considéré.
Les cadres retenus — l'école, la ville, la cour — sont les lieux où prennent forme les rapports changeants entre catégories esthétiques, supports institutionnels et stratégies de conquête ou de consolidation à travers la représentation.