Si le XIXe siècle voyait par dessus tout en Byron l'auteur de Childe Harold's Pilgrimage, c'est aujourd'hui, pour nous, le Don Juan qui est le lieu essentiel de la création byronienne. Si ce texte nous parle, c'est en raison de sa modernité ; mais c'est aussi en raison de son authenticité, les deux notions étant au demeurant dynamiquement liées au cœur de sa poétique. Car l'authenticité de Don Juan — si l'on entend par là le parti pris de l'écriture de dire le réel, tout le réel — se situe bien au-delà de la sereine mimesis de l'esthétique néoclassique : c'est une mimesis qui doute d'elle-même, reconnaît ses défaillances et ne cesse d'inscrire l'altérité de l'ordre symbolique (du langage, de l'art de la représentation) par rapport à un indicible réel.
Les essais réunis dans cette nouvelle publication, franco-britannique, explorent le champ de cette problématique.