La fascination qu'exerce La Chartreuse de Parme repose en partie sur un paradoxe : le roman est trop long et trop complexe pour être jamais totalement possédé. Chaque lecture est une redécouverte : on le lit en quelque sorte pour la première fois avec la fraîcheur d'impressions neuves.
Le « lecteur bénévole » est récompensé au centuple de l'adhésion profonde que réclame l'œuvre : il ressent un extrême bonheur, sans toujours savoir en quoi il réside.
Ce rapport privilégié du lecteur à La Chartreuse de Parme, est-il suggéré, tient à ce que s'y entend constamment le son d'une voix : parce que l'œuvre a été dictée ; parce que le narrateur fait sans cesse parler les personnages, relate leurs dialogues et leurs monologues intérieurs ; parce que la voix suscite la voix et que, de génération en génération, se poursuit le dialogue de l'auteur et de son lecteur.
On trouvera ici une magistrale explication de texte qui se penche sur l'architecture de l'œuvre et le timbre si particulier de cette voix enchanteresse.