Conforté dans la passion qu'il portait à l'art des jardins par sa rencontre en 1810 à Weimar avec Goethe, dont le roman Les Affinités électives, paru un an plus tôt, marquait le climat d'intérêt, le prince Hermann von Pückler-Muskau (1785-1871) eut une importance considérable sur l'art des jardins paysagers au XIXe siècle, qu'il conduisit à son apogée dans l'espace germanique où il conseilla les princes Charles et Guillaume de Prusse (futur empereur).
Influencé à l'origine par le dessinateur de parcs Repton, ce « prince parcomane » fut à la fois un praticien (il sut développer une version à grande échelle extrêmement pittoresque du style paysager) et un théoricien émérite (édition en 1834 des Andeutungen über Landschaftsgärtnerei).
C'est surtout l'absence de naturel que dénonce ce noble dilettante de l'art des jardins, car il y voit le résultat d'une vision faussée de la nature due à une conception naturaliste peu aboutie. Aussi est-ce à partir de ce concept du naturel dans la reconstruction artificielle du monde végétal qu'Eryck de Rubercy retrace en préambule les différentes conceptions esthétiques du « Paysage formé du parc à l'anglaise » entre le début du XVIIIe siècle et celui du XIXe.