Des spécialistes de l'écrivain et des historiens de l'art considèrent ici le foisonnement d'images mentales, verbales, plastiques, offert par l'œuvre littéraire de Hugo, son œuvre graphique, les œuvres d'art qui l'ont ému et celles qu'il a inspirées. Est-ce un hasard si ce qui'ls apportent concerne surtout des catégories réputées mineures, voire exclues de la définition de l'art ? Théoricien et praticien du grotesque sous toutes ses formes, dessinateur inclassable et soucieux de se situer hors des circuits professionnels, modèle de monuments et de portraits peints et sculptés souvent médiocres mais de caricatures et de photographies inoubliables, pauvrement illustré (sauf exception) par la peinture des Salons mais admirablement servi par les gravures d'éditions populaires, Hugo a sans doute plus d'affinités avec les images de la marge qu'avec les « beaux-arts ». Pourtant, connaît-on cette confidence de Sainte-Beuve aux Goncourt : « Un jour, au Louvre, devant des tableaux, il m'a appris sur la peinture tout ce que j'ai oublié depuis... » ?