Dans ce deuxième volume de la Correspondance générale prend fin la vie militaire de Paul-Louis Courier. Soldat sans gloire diront les uns. Soldat courageux dont un orgueil bien placé a méprisé les honneurs, diront les autres.
Mais une autre gloire, bien différente l'attendait. Si depuis son enfance, l'étude et particulièrement celle du grec, avait été sa grande préoccupation, c'est à partir de 1807 que Courier s'est vraiment affirmé dans ce domaine.
Le 18 décembre 1807 il découvre à Florence un fragment inédit du roman de Longus, Daphnis et Chloé. Mais obligé de quitter la ville, c'est seulement le 5 novembre 1809 qu'il peut à nouveau examiner le manuscrit. Le 5 février 1810 il en donne la première édition complète, imprimée par Piatti à Florence.
En 1813 paraît la traduction des deux livres de Xénophon : Du commandement de la cavalerie, et de l'équitation. Il travaillait à cet ouvrage depuis de longues années, explorant toutes les bibliothèques d'Italie.
Mais le point central, si l'on peut dire, de ce volume, est un pâté d'encre fait sur le fameux manuscrit de Longus. Jamais pâté n'a excité autant de passions contradictoires, mobilisant polices et chancelleries.
Les trois dernières années passées en Italie par Courier ont été sans doute les plus heureuses de sa vie : sa chère liberté reconquise ; le temps d'étudier dans de riches bibliothèques ; de bons et savants amis ; un pays admirable.
Mais ses affaires si longtemps négligées le rappelèrent en France. Et jamais plus il ne devait revoir l'Italie...
Les évènements politiques le clouèrent en France et les revers catastrophiques de nos armées le bouleversèrent profondément. Il trouva refuge dans une famille qu'il aimait, près d'un maître qu'il révérait ; une très jeune fille le séduisit. Il se maria, et une toute autre vie allait commencer pour lui.