Les recherches portent sur la description synchronique du turc contemporain et sur les problèmes généraux de l'analyse sémantique, tant paradigmatique que syntagmatique — analyse sémique, théorie de la lexis, examen des interdépendances entre lexique et syntaxe, énoncé et énonciation.
La première partie définit les classes grammaticales et les règles syntaxiques élémentaires de la langue, puis propose une méthode d'analyse lexicale fondée sur la structuration autour de « mots-axiomes », et sur le traitement méthodique de la polysémie par des règles combinatoires autour d'une figure de signification abstraite.
La seconde partie est consacrée au système des cas : description minutieuse des rapports formels et sémantiques, réexamen des thèses de Hjelmslev et de Pottier, et exploration différentielle des propriétés syntactico-sémantiques sur les constituants de syntagme (directif et ablatif) et sur les constituants de phrase (locatif).
La troisième partie combat l'interprétation traditionnelle des démonstratifs turcs sur le modèle latin et formule un ensemble de thèses nouvelles sur la deixis et le statut de l'énonciateur. Enfin l'étude des verbes, des adjectifs de dimension et surtout des noms dits « topologiques » dans une langue qui ignore les prépositions et les préfixes, permet de construire des réseaux sémantiques qui ne se limitent pas à un hiérarchisation binaire des catégories pertinentes.
Cette thèse est la première étape d'une recherche sur la structuration de l'espace dans les langues naturelles.