Non pas George Sand, mais « George Sand », avec des guillemets. Car George Sand n'existe pas, ou n'existe plus, seul importe le personnage de fiction que désigne son pseudonyme. Personnage de fiction, c'est-à-dire, invention d'écriture. L'hypothèse sur laquelle repose cet essai est que toute l'entreprise sandienne est une exploration de ce je à l'identité singulière qui ne cesse d'hésiter entre masculin et féminin, et qui a nom « George Sand ». Cette entreprise qui consiste à mettre en oeuvre un Moi-texte se résume en un mythe, celui de Corambé, à la fois personnage de roman et figure idéale du Roman lui-même. Quête de l'identité et fiction de soi se conjuguent en Corambé, et c'est à envisager ses différents avatars que s'emploie cet ouvrage.
Sont donc lus dans cette optique Lélia, Mauprat, Consuelo, Gabriel, La Petite Fadette, les Lettres d'unvoyageur et Histoire de ma vie, ainsi que quelques autres textes. L'ensemble se distribue en trois parties : Fiction et roman de soi, L'écriture du Je, Identité et différence des sexes.