Quelles étaient les pratiques de composition d'une œuvre littéraire, la méthode de travail des auteurs antiques? Utilisaient-ils des feuillets de papyrus ou parchemin et des tablettes pour la prise de notes et la rédaction de brouillons? Comment prenaient-ils des notes, de quelle façon recueillaient-ils des extraits au cours de la première phase de la composition d'une œuvre littéraire? Dans l’Antiquité grecque et latine, écrivait-on soi-même les textes littéraires? Plusieurs auteurs de l’Antiquité avaient en commun la pratique de réserver une partie de leur production littéraire à une circulation restreinte, pratique qui les conduisait donc à renoncer à « publier » ces écrits. C’était pourtant en vue de la « publication » c’est-à-dire de la diffusion auprès d’un large public, qu’un auteur composait ses livres. Quel était le devenir d’une œuvre après sa « publication »? Existait-il des droits d’auteur et d’éditeur? Quels sont les cas où un livre a été publié par son auteur en deux exemplaires ou plus? Y avait-il la possibilité de préparer une « seconde édition » d’une œuvre du vivant de son auteur et par ses soins? Peut-on parler de l’existence de variantes d’auteur? Voici quelques-unes des questions auxquelles le lecteur de Le Stylet et la Tablette trouvera peut-être une réponse satisfaisante en se plongeant dans le secret des auteurs antiques.
Tiziano Dorandi est chercheur au CNRS. Il s'est intéressé longuement aux papyrus d'Herculanum et aux problèmes chronologiques des écoles philosophiques de l'époque hellénistique et de leur histoire. Il vient de publier, dans la Collection Budé (CUF), un recueil des fragments d'Antigone de Caryste (1999), et travaille atuellement à l'édition des Vies de philosophes de Diogène Laërce pour la même collection.