Marta perd son père à l’âge de 24 ans. Mais est-on encore orphelin à cet âge-là ? Toute la souffrance liée à cette disparition ressurgit en même temps que le dossier judiciaire de son père, quelques années après le décès de celui-ci. La narratrice savait qu’il avait fait de la prison dans les années 70 – pour un malentendu, croyait-elle, car il a fini par être innocenté.
Or elle découvre une vérité toute différente. Leonardo Barone a en effet d’abord été condamné pour participation à une organisation terroriste. Pourquoi ne lui a-t-il rien dit ? A-t-il participé à la lutte armée auprès d’un groupe d’extrême gauche lors des années de plomb ? À partir de cette révélation initiale, Marta n’a d’autre choix que d’enquêter pour tenter de comprendre ce qui s’est joué à ce moment-là, à Turin et dans toute l’Italie, afin de connaître ce père qui semble s’être toujours dérobé. C’est finalement le portrait d’un homme qui se dessine, sans concession, et à travers lui, celui d’une période trouble de l’histoire italienne.
Qui étaient ces militants communistes ? En quoi croyaient-ils ? Comment ont-ils vécu ? Que reste-t-il de leur combat, une génération plus tard ? Pour répondre à ces questions, Marta Barone compose un texte intelligent et subtil, empreint d’une grande humanité, qui raconte aussi la rencontre d’une fille avec son père. Un récit incandescent sur l’engagement et la transmission.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer