Juste avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale, dans un petit village suisse, deux jeunes garçons vont se lier d’amitié. Gustav, à l’enfance difficile, est orphelin de père. Celui-ci, un policier local a permis, malgré les ordres des autorités, à des réfugiés juifs d’entrer dans le pays. Selon Emilie, sa veuve, la crise cardiaque qui l’a emporté après la guerre, n’est pas étrangère à ce comportement. Elle reporte son amertume sur Gustav. Anton, lui, est un pianiste prodige, choyé par des parents juifs très aisés, qui ont pour lui une très grande ambition et veulent qu’il réussisse une carrière de concertiste. Gustav est invité par Anton et ses parents à les accompagner à Davos, où ils vont nouer une amitié encore plus forte, au cours de longues promenades dans les bois qui scelleront leurs solitudes. Si Anton expérimente de terribles tourments psychologiques à l’idée de se produire en public dans des concours musicaux, Gustav de son côté vit une existence de profond désarroi avec une mère qui a perdu son emploi et dont les expériences amoureuses sont sans lendemain.
Les années ont passé, Gustav a ouvert un hôtel à Matzlingen, son village natal. Un jour Anton, devenu professeur de piano, viendra le rejoindre et ensemble ils partageront une existence enfin apaisée.
Traduit de l’anglais par Françoise du Sorbier