On appelle distance de courtoisie ces quelques mètres imposés aux usagers des lieux publics pour protéger la confidentialité de chacun. Invisible ailleurs, elle conditionne pourtant l’ensemble de nos échanges.
Etienne Bellamy a tout perdu. Sa femme, son entreprise et son appartement. Echoué en province, il survit depuis quelques mois grâce à un emploi improbable dans un musée local. Lors du vernissage d’une exposition, sa vie bascule une deuxième fois. Le même soir, il rencontre une troublante comédienne et se voit accusé du vol d’un tableau. Effrayé par l’intérêt que lui porte la jeune femme et par l’insistance du flic qui voit en lui un suspect idéal, il se raccroche aux vestiges de sa vie passée, persuadé que son exil provincial n’aura qu’un temps.
Ce roman évoque la triste et scandaleuse injustice de ne pas être aimé pour ce que nous sommes : des gens formidables. Comment survivons-nous à ce rejet de l’autre, si incompréhensible et désastreux pour l’estime de soi ? Ici, Héloïse aime Etienne qui aime Sylvana, Adélaïde aime Ivan qui aime Luzia, Marthe aime Gaspard qui lui préfère sa liberté. S’inventant des parades et de saines illusions, tous se battent pour donner le change et trouver leur place dans une chaîne amoureuse idéale.