Richard Millet est un écrivain fort singulier qui révèle souvent une impudeur sous la pudeur extrême des mots. Ces vingt portraits de jeunes filles sont traversés de sexualité et d’odeurs : le désir ruisselle. Mais c’est aussi un hommage fort à ce moment strictement esthétique où la beauté des jeunes corps éclôt et tend à disparaître en même temps, “dans l’espace clos de la classe, dans la naissance du désir, sa cruauté, ses drames, entre l’innocence et l’inévitable perversion que suscite l’apprentissage”. En dialogue avec ces portraits, Sarah Kaliski répond au désir de la prose d’un trait suave. Elle réalise pour ce livre une œuvre de plus de vingt dessins que nous reproduisons en pleine page.