Fustiger la médiocrité est une activité risquée au temps des grands nivellements et de la confusion définitive de l’art et du divertissement. C’est à ceci que s’attelle ici Richard Millet. Il y faut le courage de l’homme seul et désespéré et la légitimité que confère une œuvre partout considérée comme l’une de celles que désigne encore de manière significative l’épithète de «littéraire». Il y a dans ce texte plus de colère que de résignation. Il y a surtout l’impérieuse nécessité, sorti du travail lent et infini de l’écrivain, de donner corps à cette colère en une salve salutaire.