Les Français ont entendu parler des chiens errants de Bucarest quand le sinistre apparatchik qui gouverne la ville entreprit récemment de les exterminer. Lionel Bourg, dont c'est le premier livre à nos éditions (né en 1949 il a près de quarante titres à son actif), a su faire de ces derniers êtres libres les symboles d'un peuple et d'un pays livrés aux technocrates et aux mafieux (ce sont les mêmes). Avec une véhémence à la Bloy qui cache mal une grande tendresse, il dessine un portrait attachant de cette ville mal connue où il séjourna au printemps dernier. Philippe Favier a réalisé pour ce volume un véritable travail graphique "peuplant" le texte de dizaines de chiens plus ou moins faméliques et perdus.