Il serait téméraire de réduire Yves Martin au seul piéton de Paris sous l'égide de Léon-Paul Fargue, Francis Carco, André Hardellet ou André Héléna. Non pas que Martin n'ait battu le pavé parisien, de jour et de nuit, mais parce que, à sa manière inimitable, il cadence, syncope autrement, monte ses textes comme autant d'images d'un film. Il nourrit de magie les instants contrastés de la vie qui s'écoulent. Son œil enregistre ce que l'existence prend jour après jour. Une fois encore Yves Martin épaule et tire une série de portraits du temps qui passe.
Il faut savoir me remettre à ma place est une suite de "hasards soigneusement ajustés derrière votre dos, de profil, de face, un ennemi imparable'.
Incohérence de l'écrivain ? Pas du tout, parce que le livre des grandes heures creuses et des heures glorieuses ne se constitue que par des imprévus et des coq-à-l'âne.