Depuis les nouvelles du Singe de l'encre (Denoël, 1973), où, selon Alain Bosquet dans Combat, " l'absurde a l'aspect d'un ascenseur en chute libre : quelque chose de physique et de fatal ', Ghislain Ripault n'a cessé, par ses récits, nouvelles et romans, d'en découdre avec la fiction courante, qui aplatit le réel et l'imaginaire.
Dans ces Exécutions intimes domine le burlesque de situation et d'expression : la rencontre dérangeante avec l'énigmatique Gloria, les bouffées délirantes d'un dormeur qui s'avérera bien éveillé, les fantasmes érotiques piteux d'un cadre, les affres d'une visite médicale trop intime, le dédoublement de personnalité façon farce saumâtre, l'exil intérieur de Marie la campagnarde où l'humour est la politesse de la tendresse, la révolte de Violette voyageuse en agence, le retour narquois sur adolescence, la faillite éditoriale avec notes de bas de page d'un comique à contre-effet...
L'auteur, à travers son ironie manifeste, témoigne de nos inquiétudes, de nos fragilités, de nos jubilations, de nos colères.