Il est des blessures qui ont du mal à cicatriser... et la guerre est loin encore d'avoir livré tous ses secrets.
Que cache le sourire enjôleur de ce désinvolte et excentrique gentleman anglais dont la silhouette élégante peut être aperçue aussi bien dans les tavernes de la ville que dans les salons des notables ? Sir Archibald Leach prétend être en villégiature à Dieppe, peut-être aussi est-il revenu ici en pèlerinage – sur ces terres où il a combattu dans les rangs des Alliés quelque vingt ans plus tôt.
La providence place sur sa route Éric Aubin, un jeune Rastignac écorché vif, fou de cinéma, dont les rêves de grandeur s'accommodent mal de la vie à l'étroit dans une ville de province. Archibald va entrouvrir devant lui les portes de cette gloire à laquelle il aspire : pourquoi Éric ne réaliserait-il pas un documentaire sur la vie quotidienne des Dieppois pendant la guerre ? Il suffit pour cela d'aller à la rencontre des nombreux témoins et acteurs de cette période sombre disposés à parler et de les filmer. Archibald l'aidera à financer le projet.
Pour Éric, l'horizon s'élargit d'un coup. Oui, il peut devenir un vrai cinéaste ! Non, Dieppe n'est pas une cité morne et assoupie, mais au contraire une ville vivante et riche de mille histoires ! Ce monde qu'il jugeait hier conformiste et poussiéreux se met soudain à s'animer à l'évocation du passé. Mais le jeune homme va aussi apprendre à ses dépens ce qu'il en coûte de remuer des souvenirs encore vivaces.
Roman à l'intrigue machiavélique et au suspense haletant, qui plonge au plus profond de la psyché d'un pays encore hanté par d'encombrants fardeaux, La vie était belle est également une ode à la magie du cinéma, qui peut permettre de capter la vérité derrière le silence ou le mensonge.