« Je n’ai connu Thomas que mort. C’était mon oncle, membre des FTP-MOI. En 1944, il a été fusillé à dix-neuf ans avec ses camarades du groupe Manouchian, deux ans avant ma naissance. Mais mort ou pas, dieu sait si je l’ai connu : je suis né dans les pleurs de sa mère, le chagrin des siens, le culte de l’Affiche Rouge sur laquelle il figure. On m’a donné son prénom et j’ai même porté son nom. Son ombre n’a cessé de me suivre, moi le vivant, lui le fantôme.
Ce livre est écrit pour que Thomas reprenne vie. Pour que s’approchant de vous, il s’éloigne de moi. »
T. S.