Un jour, les révolutionnaires sont fatigués. Gioachino, ouvrier métallurgiste, s’est battu dans la Résistance en Italie. En 1946-1947, il voulait continuer la guerre civile contre la bourgeoisie. Mais brusquement, il renonce et conduit femme et enfants en France, au bocage.
Giovan avait sept ans quand son père l’a arraché aux Pouilles, à la langue italienne. Cinq ans plus tard, il ne comprend toujours pas ce départ précipité. Inlassablement, il questionne, il interroge autour de lui : les ouvriers de l’usine où travaille son père, les cheminots rouges. Mais personne ne répond, il ne récolte que des fragments de l’histoire paternelle et de nouveaux mystères. Son frère aîné, Pietro, lui, cherche ailleurs, dans la littérature révolutionnaire et l’Histoire, ce que ce père refuse de leur transmettre. Pourtant, un matin de 1968, quand les ouvriers occupent l’usine, Gioachino doit bien redescendre dans l’arène. Giovan et Pietro vont-ils enfin voir la légende des révolutions reprendre son cours ?
Parce que la langue des révolutions est celle de l’adolescence de l’âme, c’était à un enfant qu’il revenait de chanter le long poème des insurrections manquées de France et d’Italie, et d’évoquer la mystérieuse transmission de la violence révolutionnaire.