«Une vie, ça se raconte comment, quand on a le ridicule d’y consentir? Avec un ramasse-miettes? N’est-ce pas aussi vain que d’affronter à contresens l’escalier mécanique du métro?»
Marc-Antoine, juriste, célibataire, doit consulter un chirurgien. Son rendez-vous le ramène dans ce quartier du 17e arrondissement de Paris où il a vécu, plus jeune, dans une de ces impasses appelées«villas», enserrées entre des immeubles haussmanniens où s’est désormais installé un mouroir pour vieillards fortunés, la résidence des Étoiles.
Sa déambulation, du bar-tabac du coin transformé depuis lors en supérette jusqu’au logement en rez-de-chaussée de l’ex-gérante sur le départ, est l’occasion d’un kaléidoscope de souvenirs à la chronologie bouleversée, tournoyante, dans un quartier où de la proximité des êtres et des choses naît un romanesque aussi quotidien qu’exacerbé, aliment d’une mémoire en spirale, en forme de «trou noir».
Magicien des détails auxquels il sait faire un sort, Angelo Rinaldi embarque son lecteur sur un manège dont on s’extrait étourdi, éberlué par tant de maîtrise et de virtuosité.
Angelo Rinaldi, romancier et critique littéraire, est membre de l’Académie française. Il a reçu pour l’ensemble de son œuvre le prix Prince-Pierre-de-Monaco. Son dernier ouvrage Où finira le fleuve a été publié aux éditions Fayard en 2006.