Une parabole saisissante de l'homme moderne écartelé entre désir et morale, le portrait remarquable d'une génération désorientée.
Après une jeunesse turbulente, Piero Rosini, fils de la bonne bourgeoisie romaine, s'est assagi, marié et converti au catholicisme. En attendant de fonder une famille, Piero s'astreint à une abstinence sexuelle aussi purificatrice pour l'esprit que douloureuse pour un homme irrésistiblement attiré par les femmes. Il travaille désormais dans une maison d'édition qui défend l'orthodoxie chrétienne la plus intransigeante et s'apprête à publier un livre – Jean Paul II, le pape juif – qui prétend dévoiler les origines juives du souverain pontife, coupable à ses yeux d'avoir dévoyé la pureté du message évangélique.
C'est alors qu'à la suite d'une rencontre, Piero voit ses certitudes remises en question. Ayant besoin de faire le point sur son existence, il décide bientôt de s'installer à Paris pour le compte d'une filiale de sa maison d'édition italienne. Paris, où de nouvelles rencontres ébranlent sa vision du monde – en particulier celle de la sensuelle Clelia, la nièce juive d'un riche propriétaire immobilier, Leo, pour qui il accepte de travailler. Ensorcelé par Clelia, séduit aussi par le discours et l'intelligence de Leo, Piero finit par se convaincre qu'il a fait fausse route jusqu'alors. Mais la publication du livre sur Jean Paul II, dont il n'a rien dit à ses nouveaux amis, vient changer la donne.
Rythmé par de multiples rebondissements et peuplé de formidables personnages secondaires, Histoire de mon innocence est construit autour du dilemme que vit Piero Rosini, personnage complexe, à la fois velléitaire et attachant, en permanence écartelé entre l'appel de la chair et celui de l'esprit. À travers lui, c'est en creux l'homme d'aujourd'hui, tiraillé entre la satisfaction immédiate de ses désirs et son aspiration à s'élever moralement, que questionne Francesco Pacifico avec profondeur et humour.