Il y a le gangster : Ganesh Gaitonde, un roi de la pègre de Bombay.
Le flic : Sartaj Singh, un petit inspecteur de police d'un commissariat de quartier.
Le suspense : si Sartaj ne découvre pas bientôt pourquoi Ganesh s'est suicidé au fond d'un bunker après avoir tué la femme qu'il aime, vingt-six millions de personnes vont mourir dans une explosion atomique.
La violence : pour Ganesh, la vie n'a aucun prix. Il la méprise, l'écrase, la supprime avec l'aisance et la force d'un dieu du Mal.
La sensualité : elle est partout, dans les décors dorés de Bollywood comme dans les taudis infâmes de Navnagar, dans les temples hindous comme dans les bordels.
Et surtout il y a Bombay :majestueuse et monstrueuse, cruelle aux misérables, douce aux dépravés, Bombay est le lieu de tous les possibles.
Autour de Sartaj et Ganesh gravitent des personnages rongés par l'ambition : Jojo la maquerelle, Aadil le révolutionnaire désespéré, Parulkar le flic qui fait de la corruption un des beaux-arts de l'Inde, Paristosh Shah, un receleur milliardaire qui ne transige pas sur les traditions hindouistes... Tous rêvent d'être des seigneurs dans la ville.
Chacune des mille pages du Seigneur de Bombay est un monde en soi à l'intérieur d'une galaxie infiniment riche : existences croisées, retours sur le passé politique de l'Inde, incursions métaphysiques dans l'hindouisme, autopsie d'une société écrasée sous les pesanteurs millénaires des castes, et rongée par la corruption... Vikram Chandra a écrit un livre multiforme et exceptionnel. Un véritable phénomène littéraire.