« Derrière un bois de pins rabougris, il y avait la bergerie. Masse sombre et puissante, dont le pignon se prolongeait jusqu’à terre. La lune jetait des reflets d’argent sur son toit de roseaux. Amédée n’avait plus de patrie et il n’en aurait jamais plus, mais il pouvait encore y avoir un toit pour lui, dans ce monde de la destruction. »
Une bergerie, c’est le seul bien qui reste aux barons de Liljecrona après le règne du nazisme et sa défaite contre les Alliés. Trois frères unis qui ont vécu chacun une épreuve différente. Dénoncé par son garde forestier pro-hitlérien, Amédée a connu la plus douloureuse : quatre ans d’internement dans un camp de concentration. Il lui faudra du temps dans la solitude de l’alpage, loin même d’Erasme et d’Aegide, pour guérir de toute l’horreur endurée.
Missa sine nomine est le récit de ce retour parmi les hommes. Toute la profondeur et la beauté de ce livre naissent de l’impossibilité d’un retour progressif. Il faudra pour vivre à nouveau une véritable conversion à la vie. Une offrande sans nom.
Traduit de l’allemand par Jacques Martin.