Il y a le puissant général Shâdân qui disparaît dans d’étranges circonstances ; il y a l’odieux capitaine Crosly qui tyrannise le chétif colonel Djazâyeri. Il y a Mahi, la plus belle femme du monde, et le lieutenant Biltmore, le golden-boy qui perd la tête. Il y a le loup du mont Sabalân, l’égorgeur d’étrangers, et la fière Tahmineh Nasseri, révolutionnaire de la première heure. Et puis il y a Hossein, le malheureux interprète au service des Américains qui, après dix-huit ans de prison pour un crime qu’il n’a pas commis, se retrouve à la croisée des chemins.
A travers les yeux de chacun de ces personnages défilent près de cinquante ans d’histoire, depuis les débuts de la « coopération » du Shah Réza Pahlavi avec les Etats-Unis, lesquels cherchent à enraciner leur influence au Moyen-Orient, jusqu’à l’arrivée au pouvoir de l’imam Khomeiny, après la Révolution de 1979.
Paru sous le manteau en 1987 après que Réza Barahéni eut été emprisonné et torturé par ceux-là mêmes en qui tout un peuple harassé par deux mille cinq cents ans de monarchie avait cru, Les Mystères de mon pays bruit de mille voix et de siècles de culture persane. En même temps qu’il en retrace précisément les événements politiques et historiques fondateurs, ce roman culte, toujours systématiquement censuré et pilonné en Iran, a inscrit dans l’imaginaire de toute une nation certains de ses plus grands emblèmes.
Déjà parus chez Fayard : Les Saisons en enfer du jeune Ayyâz (2000) ; Shéhérazade et son romancier (2e éd.) (2002) ; Elias à New York (2004), Lilith (2007).