Je vous salue, Thérèse, femme sans frontières, corps physique érotique
hystérique épileptique, qui se fait verbe qui se fait chair, qui se défait en soi hors de soi, flots d’images sans tableaux, tumultes de paroles cascades d’éclosions, jumeau du Christ, c’est Lui au plus intime de moi, moi Thérèse, femme d’affaires, fondatrice, jubilatrice, mourir de ne pas mourir c’est écrire, une sorte de demeure, de jeu, Dieu nous aime joueuses mes filles, croyez-moi, mais oui, échec et mat à Dieu aussi, bien sûr, ça délivre, ça s’écoule, les âmes qui aiment écoutent, elles voient jusqu’aux atomes, ça les fait jouir, des atomes infiniment amoureux, mais oui, Thérèse, oui, ma sœur extatique excentrique appelée touchée imaginée pensée repensée dépensée, hors de vous en vous, hors de moi en moi, oui, Thérèse mon amour.
Julia Kristeva, écrivain et psychanalyste, a publié chez Fayard Etrangers à nous-mêmes, Les Nouvelles Maladies de l’âme, Sens et non-sens de la révolte, La Révolte intime, Le Génie féminin (Hannah Arendt, Melanie Klein, Colette), ainsi que quatre romans : Les Samouraïs, Le Vieil Homme et les loups, Possessions et Meurtre à Byzance.