«Merci mon Père de révéler aux petits ce que vous avez dissimulé aux sages et aux intelligents.» Les sages et les intelligents, depuis, se sont bien vengés : à force de concasser les Evangiles, ils en ont fait un petit tas de pièces et de morceaux trop hétéroclites pour signifier quoi que ce soit… Mais ils n’auront pas le dernier mot ! René Girard pense, comme Simone Weil, que les Evangiles sont une théorie de l’homme avant d’être une théorie de Dieu. Une carte des violences où son orgueil et son envie enferment l’humanité. Découvrir cette théorie de l’homme et l’accepter, c’est rendre vie aux grands thèmes évangéliques relatifs au mal, oubliés et évacués par les croyants – de Satan à l’Apocalypse. C’est également ressusciter l’idée de la Bible tout entière comme prophétique du Christ. Ainsi les Evangiles, loin d’être «un mythe semblable à tous les autres», comme on le répète à l’envi depuis deux siècles, seraient la clef de toute mythologie derrière nous, et, au-devant de nous, de l’histoire inouïe qui nous attend. Dans le dépérissement de toutes les pensées modernes, est-ce que seules les Ecritures Saintes tiendraient debout ?