« On m’a reproché parfois d’avoir choisi le terme de « violence » qui apparaît à certains comme ne présentant pas une garantie d’assez grande neutralité énergétique. (…) On aurait préféré, semble-t-il, me voir utiliser une expression se limitant à traduire plus clairement l’idée d’une énergie de base encore indifférenciée. Je comprends ce souci, mais je crois nécessaire de bien marquer les exigences dominatrices de la force que j’entends ainsi évoquer et je développerai ma façon de comprendre les différences radicales existant entre la violence fondamentale et l’agressivité. (…)
Je qualifie la violence dont je parle de « fondamentale » car je pense qu’elle touche aux fondations (au sens architectural et étymologique :
fundamentum) de toute structure de la personnalité, quelle que puisse être cette structure. (…) La violence dont il est question ici correspond étymologiquement (c’est-à-dire dans la langue fondamentale de l’inconscient collectif de notre culture) à une force vitale présente dès l’origine de la vie et dont je tenterai dans ce livre de suivre les vicissitudes. »