Emmanuel Macron a été porté au pouvoir par l’exigeant espoir d’un renouveau de la vie politique.
Aujourd’hui, la chute de sa popularité est vertigineuse.
En jetant sur les faits un regard lucide et informé, Roland Cayrol montre la part d’excès de ce retournement de l’opinion, en même temps que la responsabilité du président lui-même.
En quelques mois, Macron aura redistribué les cartes d’un jeu politique dont les Français ne voulaient plus et mis en oeuvre,au pas de charge, des réformes dans des secteurs importants de la société.
Mais, comme le rappelle Roland Cayrol, « on ne change pas la société par décret».
Le véritable défi d’Emmanuel Macron reste de proposer un projet politique lisible, de transformation de la société française à cinq ou dix ans, et surtout d’inventer les moyens pour que les citoyens s’investissent dans cette transformation, qu’ils ont
eux-mêmes voulue en le portant à la présidence.
Ce qui est en jeu avec le macronisme, c’est la capacité des sociétés libérales européennes, aujourd’hui sous la menace populiste, à construire un avenir désirable.
Politologue reconnu, directeur de recherche associé au Centre
d’études de la vie politique française (Cevipof-Sciences Po), Roland
Cayrol compte parmi les observateurs les plus perspicaces des mutations
que traversent aujourd’hui nos démocraties. Il est l’auteur d’une
oeuvre importante sur l’opinion et la vie politique française.