Constantin Cavafy, né et mort à Alexandrie (1863-1933), est révéré en Grèce malgré l’odeur de souffre de certains de ses poèmes. En effet, s’il est une œuvre à laquelle le qualificatif d’«érotique», au sens étymologique, c’est-à-dire inspiré par l’amour, à la fois du corps et de l’esprit, peut-être appliqué, c’est bien aux poèmes intimistes de cet homosexuel voluptueux, parfois décadent et étonnamment pénétré de l’histoire de sa ville, de son peuple et de la culture néo-hellénique de l’époque de la «Megalé Idea» (la grande idée), lorsque la Grèce règnait culturellement en de nombreux coins d’Asie mineure et d’Égypte, entre les deux grandes guerres.
Laissant de côté celles inspirées par l’histoire antique, celles des épitaphes et des tombeaux, Jours anciens s’attache aux pièces intimistes, courts traits fulgurants dont les leitmotive sont la beauté physique aperçue ou possédée, la nostalgie du passé, le temps, le crépuscule de la vie.