Depuis près de deux mille ans, les Indiens lisent Kalidasa, jouent son théâtre, écoutent et récitent ses poèmes.
Esprit universel à la manière des hommes de la Renaissance, Kalidasa (dont une tradition nous dit seulement qu'il serait mort en 522 à Ceylan) fut aussi un amoureux de la femme, qu’il célèbre en des vers d’un érotisme intemporel, avec un génie qui éclate dans le texte donné ici dans une traduction inédite.
S’il est vrai que les Indiens voulaient mener toute recherche à son point le plus extrême, le Kumara-sambhava (ou " naissance de Kumara ") de Kalidasa témoigne avec éclat de la justesse de cette observation, unissant l’extrême de l’ascétisme à l’extrême de la sensualité dans ce récit de l’union de Shiva et Parvati.
Shiva, c’est le dieu ascète, le yogi perdu en contemplation, indifférent à la douleur et au désir, mais Parvati est celle qui doit, de toute éternité, être sa femme, celle sans qui il resterait à jamais le non-manifesté, celle qui doit charnellement le conquérir et dont les bras doivent l’enlacer pour le retenir à la terre...