Penser serait l'exercice exclusif des sachants de l'Occident. Faux ! Voici l'éloge des marges, des différences et des inconnues qui montre comment et combien, jusque dans la sagesse populaire et les sagesses d'ailleurs, la pensée est la chose la mieux partagée du monde. Une révision profonde de nos idées toutes faites qui nous appelle à nous réveiller.
Et si l'Occident n'avait pas été seul à philosopher ? Nous avons longtemps refusé d'admettre cette évidence alors que, très tôt, des ethnologues, des psychologues et des philosophes des sciences ont repéré l'existence de systèmes d'idées dans le reste du monde.
On croisera, dans cette fresque philosophique d'une extrême originalité, des figures intellectuelles peu communes : une spécialiste des Bantous (J. Roumeguère-Eberhardt), elle-même épouse d'un guerrier masaï ; un pionnier de l'ethnographie européenne (A. Varagnac), en quête de notions conçues dans des régions de France étrangères à la pensée dominante ; ou encore un philosophe (E. Ortigues) qui, après avoir séjourné en Afrique, montre que la logique de la découverte scientifique est indissociable des expériences vécues par les individus et les groupes humains.
Au terme de cette traversée, les concepts que nous croyions si bien connaître nous apparaissent sous un jour nouveau, au prisme d'une ethnophilosophie et d'une géophilosophie revisitées.
Un ouvrage essentiel pour sortir de l'ethnocentrisme et en finir avec l'héritage intellectuel laissé par la colonisation.