La préoccupation de l'auteur est ici de démontrer qu'il est possible de conceptualiser une écriture du réel qui ne doit rien à ce que l'on entend communément par " réalité ". Si la réalité se définit comme " ce qui est ", le réel, lui, est hors monde, avant l'émergence du signifiant et du langage. Les études des œuvres de Pierre Guyotat et de Bernard Réquichot soutiennent qu'une écriture est possible sans céder à une signification immédiate. Elle s'origine dans le corps et se fabrique à partir d'un impensé dont la coloration est l'angoisse. Ce n'est donc pas un hasard si un rapport s'établit entre le trait de la lettre et la consistance d'un sujet. Deux extrêmes fondent ce rapport : les premiers signes écrits des grottes préhistoriques et la production esthétique rencontrée dans la clinique de la psychose. De tout cela, il ressort une théorie du sujet qui doit plus à une ontologie de l'accident qu'à une permanence de l'être. -- Here, the author demonstrates that it is possible to conceptualize a 'writing of the real' that owes nothing to what we usually understand by 'reality'. If we define reality as 'what is', the real is beyond our world, before the emergence of signs and language. Studies of the works of Pierre Guyotat and Bernard Réquichot support the argument that it is indeed possible to write without resorting to immediate signification. Such writing originates in the body, and evolves from an 'unthought' zone whose tones are the colour of anguish. The relation between the stroke of the letter and the consistency of the subject matter is not an accidental one; it is based on two extremes: the first signs written in prehistoric caves, and the aesthetic production encountered in clinical experience of psychoses. What emerges is a theory of the subject that owes more to the ontology of the accidental than to the permanence of being.