Né en 1892 à Berlin et mort en 1940 à la frontière franco-espagnole (Port-Bou), Walter Benjamin a toujours erré " aux confins des doctrines qui se combattent, dans les lisières entre histoire, sociologie, esthétique et théologie " (H. Bianciotti). Ami de Scholem et de Brecht, accueilli par G. Bataille et P. Missac à Paris, dont il voulait écrire l'histoire comme " capitale du XIXe siècle ", qualifié de " rabbin marxiste " et de " matérialiste messianique " à cause de son approche nouvelle de l'expérience historique, il reste encore à découvrir. Essais sur son œuvre et traductions de ses écrits se multiplient. Mais il manquait une biographie qui retraçât l'histoire de cette vie mouvementée et introduisît à l'évolution de sa pensée, depuis ses études sur la tragédie et le théâtre baroque jusqu'aux questions touchant " l'œuvre d'art à l'ère de sa reproductibilité technique ", " la photographie ", la littérature, l'architecture des villes (les " passages " de Paris), et surtout le langage, la mystique et la philosophie de l'histoire.