Où se trouve le sérieux ? L'auteur se pose cette question peu commune, et se met en quête d'une réponse. Il propose une articulation du sérieux selon les modes épistémologique, esthétique et éthique, pour l'approcher indirectement par le feint, le comique et le léger. Il s'attaque d'abord au problème que pose une quête du sérieux par le " feint ", ce qui le conduit à des interprétations originales du doute cartésien, du langage philosophique et de la connaissance scientifique : il distingue le feint du fictif et du faux, mais constate aussi que le feint a tendance à se transformer en l'un ou en l'autre. L'auteur s'aventure ensuite dans le domaine esthétique où, à partir d'une critique de la théorie bergsonienne du rire, il développe sa propre interprétation du comique ; il soutient que la musique est l'art relativement le plus sérieux, mais que le sérieux comme tel est absent de l'art. Passant à la morale, il se voit obligé d'abord de s'expliquer avec les existentialistes français, ennemis déclarés du sérieux, puis, après une franche appréciation du sérieux de notre époque, d'admettre finalement que le léger y joue un rôle essentiel aussi. Distinguant en plus le sérieux du fanatique, l'auteur tente de préciser les rapports entre le sérieux et la foi, la Bible, et la pensée kierkegaardienne. Il conclut que la philosophie, et plus particulièrement la métaphysique, est le ressort du sérieux, mais que le philosophe est tenu par son sérieux même de chercher toujours plus loin. Le livre est écrit sous la forme de carnets, dans un style clair et engageant ; non dépourvu d'humour, il s'adresse à tout lecteur philosophiquement averti.