Un siècle après la mort de Nietzsche, notre époque n’a toujours pas examiné en quoi sa philosophie était porteuse d’immenses révolutions. Entre lui et nous, en effet, s’intercalent plusieurs types de parasites : une sœur qui dénatura son héritage, deux guerres et des idéologies qui brandirent son nom pour servir des causes qu’il aurait, à coup sûr, récusées, et, plus gravement, une impressionnante série de lectures de mauvaise foi et d’interprètes mal intentionnés… Tout ceci contribue à produire de Nietzsche une image fausse, floue, dangereuse – qu’il était urgent, à tous égards, de rectifier. C’est à cette tâche que s’emploie Michel Onfray dans ce texte inédit, qui date de 1988. Pour l’auteur hédoniste du Traité d’athéologie– qui a toujours revendiqué ce que sa réflexion devait au Gai savoir–, il s’agit là d’un formidable exposé du nietzschéisme originel et d’une émouvante « reconnaissance de dette » à l’endroit d’un philosophe majeur. D’où cette « introduction à Nietzsche » dont le ton se veut, à la fois, pédagogique et empreint de gratitude.