Ce texte, publié en 1840, rendit célèbre Pierre-Joseph Proudhon grâce à une impérissable formule : « La propriété, c’est le vol. » Pour Proudhon, le capitalisme est l’apothéose d’une extorsion invisible.
Le rassemblement productif des travailleurs dégage une force collective supérieure à la somme des forces de ces travailleurs pris isolément. Or la propriété privée des moyens de production autorise le capitaliste à rémunérer le travailleur sur la seule base individuelle de ce qu’il aurait produit s’il avait été placé hors de la force collective de production. Le propriétaire du capital empoche la différence ; ce surplus est le profit capitaliste, que Proudhon appelle l’aubaine.
Toute la question économique de la justice est de répartir cette plus-value sans accaparement ni spoliation. En notre temps de crise
du capitalisme, est-il question plus urgente ?
La lecture du texte provocateur de Proudhon nous en prouve l’actualité. Saurons-nous y répondre mieux que lui ?