Dans ce numéro des Cahiers Épistémo-logiques s'élabore une pensée d'écologisation de l'homme visant à revendiquer son enracinement dynamique dans le monde et son unidiversalité comme indices par excellence de sa liberté soumise à la double épreuve par les numériques et l'intelligence artificielle : le devenir-artificiel de l'humanité et le devenir-humain des machines. Le matérialisme des technologies du silicium expose l'humanité à un possible asservissement par les cyberanthropes. Les réflexions des contributeurs en appellent au développement d'un philosopher et d'une gesteéthique qui fassent valoir l'intelligence et les capacités humaines à prendre en compte la double complexité de nos actions technoscientifiques pour inventer les concepts et les théories susceptibles de (re)construire les savoirs et la politique et de nourrir des engagements pour pérenniser le périssable : le vivant, l'humanité et le monde. Le défi consiste à penser le ressourcement épistémologique et éthique d'un nouveau style d'invention et de conception des découvertes, oscillant entre matière et manières de refaire des mondes et de protéger l'humanité unidiversale.