Et afin que notre âme ait ainsi de quoi être contente, elle n’a besoin que de suivre exactement la vertu. Car quiconque a vécu une telle sorte que sa conscience ne peut lui reprocher qu’il n’ait jamais manqué à faire toutes les choses qu’il a jugées être les meilleures (qui est ce que je nomme ici suivre la vertu), il en reçoit une satisfaction qui est si puissante pour le rendre heureux, que les plus violents efforts des passions n’ont jamais assez de pouvoir pour troubler la tranquillité de son âme.
René Descartes.Dernier ouvrage publié par Descartes de son vivant, Les Passions de l’âme (1649) peut faire figure de testament philosophique. On y trouve, en effet, une série de réflexions qui viennent approfondir, préciser, parfois même rectifier les thèses du philosophe sur des points essentiels de sa recherche, en particulier l’élaboration de sa propre morale. La liberté, les rapports de l’âme et du corps, l’affirmation d’un individu moral : tels sont encore, parmi d’autres, les sujets abordés.
Introduction de Michel Meyer.
Présentation et commentaires de Benoît Timmermans.