Le Sur les Pierres de Théophraste est la seule trace de géologie scientifique grecque que nous ayons conservée. Non que le genre du lapidaire fut négligé, mais il recoupait plutôt des traités relatifs aux pierres précieuses et à leurs vertus magiques. Ces textes, le plus souvent anonymes ou pseudonymes, nous ont été transmis sous forme fragmentaire par des compilateurs. D'origine ancienne et lointaine, égyptienne voire mésopotamienne, ils connurent un fort succès durant la période hellénistique et occupaient, selon la tradition, deux millions de lignes à la bibliothèque d’Alexandrie.
La présente édition contient le Lapidaire Orphique, poème bien connu depuis la Renaissance, ainsi que d’autres lapidaires plus rares, Les Kérygmes orphiques, le Socrate et Denys, le Lapidaire nautique et le traité latin de Damigéron Evax. L’introduction analyse le genre du lapidaire, en distinguant notamment ses quatre grands courants, rationnel, magique, astrologique et allégorique. Chaque texte est précédé d’une notice qui éclaire une tradition manuscrite le plus souvent obscure et complexe, et qui fournit de judicieuses pistes d’interprétations. Des notes accompagnent la lecture et sont développées en fin d’ouvrage par des notes complémentaires. L’ouvrage est en outre enrichi par un index des pierres.