Goy ne bouge pour ainsi dire pas de chez lui et, en magicien plus véritablement magicien qu'aucun autre, transfigure à longueur de temps le pauvre bout de jardin qu'il voit de sa fenêtre. Il n'a besoin d'aucun adjuvant extérieur, ni d'aucune sorte de drogue. C'est l'encens du quotidien qui brûle très lentement. La poussière devenue magie. Quand je regarde les meilleures de ces ouvres (et certes, il ne faudrait pas que toute la peinture se réduisît à cette alchimie-là), je pense à ce que Rilke a écrit des anges tels qu'il les imaginait: "pollen de la divinité en fleur"; c'est vraiment quelque chose comme cela. (Texte de Philippe Jaccottet)
Philippe Jaccottet, poète de l'insaisissable, né en Suisse en 1925 et vivant depuis de nombreuses années à Grignan dans la Drôme provençale ; Également traducteur, critique et amoureux des arts plastiques, il a parfois prêté sa plume pour défendre des artistes qu'il aime, comme c'est le cas ici dans cette magnifique préface.
Historien de l'art, Sébastien Dizerens défend, à travers l'organisation d'expositions et l'écriture de textes critiques, ces peintres, graveurs, dessinateurs qui mériteraient d'être mieux connus.