" Gustave Aimard (1818-1883) a été, avec Eugène Sue et Paul Féval, un des romanciers les plus féconds et les plus populaires du XIXe siècle. Sa spécialité : les romans de l'Ouest américain, à la manière de Fenimore Cooper. Engagé très jeune comme mousse, il a passé une partie de sa jeunesse en Amérique du Sud. La légende veut qu'il ait mené une vie de nomade au milieu des fauves, côte à côte avec les Indiens. Attaché par deux fois au poteau de torture par les Apaches, il aurait été vendu comme esclave en Patagonie. Chasseur, trappeur, un peu bandit peut-être, il a poursuivi ses voyages en Turquie, puis dans le Caucase. De retour à Paris, il est officier de la garde mobile, en 1848, avant de repartir aux Amériques où on le retrouve dans l'aventure de la Sonora, avec le comte Raousset-Boulbon, improbable condottiere qui veut se tailler un royaume au Mexique.
Revenu en France, il se lance dans la littérature populaire les souvenirs de ses aventures le servent. Son premier roman, Les Trappeurs de l'Arkansas (1858), rencontre un succès qui se renouvellera avec une soixantaine de livres pendant vingt-cinq ans. Publiés d'abord dans Le Moniteur, La Presse, La Liberté ou Le Voleur, ils sont aussitôt repris en volume et connaissent, jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre, un nombre incalculable de rééditions et d'adaptations, y compris au théâtre et par la bande dessinée.
Sont réunis ici - pour la première fois depuis des années, car les textes de Gustave Aimard ont fini par devenir introuvables - quatre romans de l'Ouest qui forment un cycle : Les Trappeurs de l'Arkansas, Balle-Franche, L'Éclaireur, Les Bandits de l'Arizona. Nous y retrouvons le Cœur-Loyal, archétype des héros d'Aimard : il se confond avec la nature et sait en déchiffrer les signes, combat mais respecte les Indiens. Indépendant, courageux et franc, il préfigure les autres coureurs des bois, Balle-Franche, Sans-Trâces ou Bon-Affût. Face à eux, les valeureux Comanches et les perfides Apaches... Des romans propres à dédouaner nos rêves d'adolescents. Un régal. "
Robert Kopp.