Témoin et acteur essentiel de la musique au XXe siècle, Jean Wiéner a écrit à la fin de sa vie des mémoires fort éclairants sur l’époque qu’il a traversée et qu’il a contribué à façonner. Pianiste de formation classique, ouvert au jazz, il anime le Bœuf sur le toit, où se rencontre le Tout-Paris des années 1920. Aux Concerts-salade qu’il invente, on entend Cole Porter, Ravel et Gershwin, Stravinsky et Falla et, pour la première fois en France, le Pierrot lunaire de Schoenberg. En duo avec le pianiste Clément Doucet, il parcourt le monde et laisse des enregistrements mémorables. Son œuvre de compositeur s’étend d’un Concerto franco-américain ou de sonates pour piano à de la musique de film qui lui vaut une immense notoriété (l’air d’harmonica deTouchez pas au grisbi est dans toutes les mémoires). Son ouverture d’esprit, sa générosité qui lui ont fait franchir les cloisonnements se retrouvent dans cet Allegro appassionato , où l’on entend la voix d’un musicien et d’un homme fraternel.