Après les années de formation et les premières créations de Berlioz, parcourues dans le premier tome, le second volume, « Servitude et grandeur », aborde les années de maturité, celles qui verront s'épanouir la carrière du musicien, se préciser sa pensée et s'élaborer ses oeuvres les plus marquantes : Harold en Italie, Roméo et Juliette, La Damnation de Faust et le Requiem.
La difficulté à s'imposer comme compositeur contraint Berlioz à une activité à laquelle il renâcle - mais excelle : la critique musicale, où son talent littéraire (qui s'exprime aussi dans sa vaste correspondance et dans ses Mémoires) fait merveille.
Insuffisamment reconnu dans son pays, il rencontre un meilleur accueil en Allemagne, où on le considère comme un des compositeurs majeurs de la nouvelle école, en Russie et en Angleterre où on l'honore comme un des meilleurs chefs d'orchestre de son temps.
La puissance d'évocation dramatique que représente l'opéra, consécration des compositeurs de son époque, exerce sur lui une séduction que le succès ne paie pas de retour : Benvenuto Cellini est mal accueilli et, malgré les honneurs reçus à la fin de sa vie, Berlioz aura connu l'amertume de n'avoir entendu de son vivant que des extraits des Troyens, son oeuvre maîtresse.
Les chagrins affectifs et les frustrations dont Berlioz a été largement abreuvé font de lui une incarnation de l'artiste romantique, héroïque dans son combat victorieux pour faire advenir le monde sonore dont il est porteur, dans lequel la postérité se reconnaîtra.
Critique musical dans différents journaux anglais, David Cairns a également enseigné dans des universités américaines.