Très connu, mais jamais sérieusement étudié: Noël Béda (1470-1537), syndic de la Sorbonne au temps d'Érasme, est resté dans les mémoires comme le symbole de l'obscurantisme scolastique. Aujourd'hui, on le qualifierait pour le moins de doctrinaire sinon d'intégriste. Il lutta avec acharnement contreÉrasme, Lefèvre d'Étaples et naturellement Luther.Noël Béda fut la thèse de l'école des Chartes de Pierre Caron, proche de Jaurès, qui allait devenir directeur des Archives nationales et historien spécialisé dans l'étude de la Révolution française.La préface, due à l'érudit Arnaud Laimé, remet Béda et Caron en perspective dans les courants intellectuels de leurs époques respectives.« Retors au physique (bedonnant, petit, bossu et boiteux) comme au moral, mais dialecticien habile, intègre de m&oeligurs, zélateur d'autant plus intrépide que lui-même a été censuré pour des opinions téméraires, insensible aux attaques, indifférent aux moyens, toujours prêt à montrer les crocs contre ses collègues aussi bien que contre ses ennemis... »(Imbart de la Tour)« Béda, supérieur de Montaigu, chef des étudiants sans étude qu'on nommait Cappets, tribun de la gueuserie pieuse et de la république ignorantine, était roi sur sa montagne (Sainte-Geneviève) et difficilement permettait à l'autre roi, le roi de France, de rien usurper chez lui. »(Michelet)