Vers la fin de sa vie, Paul Ricoeur a plusieurs fois abordé la question de la traduction. Trois conférences sur ce sujet sont rassemblées dans ce volume.
À une réflexion qui part du constat de l'irréductible différence entre les langues, la traduction paraît impossible. Et pourtant elle existe : on a toujours traduit. La tâche de la pensée est donc non tant de l’expliquer ou de la justifier que de penser à partir d’elle, puisqu’elle reste une « opération risquée, toujours en quête de sa théorie ».
L’auteur explore dès lors les « deux voies d’entrées » dans le problème de la traduction : si la conception qui voit en elle le simple transfert d’un message verbal d’une langue à une autre lui semble trop étroite, celle qui revient à assimiler tout processus de compréhension à une traduction est sans doute trop peu rigoureuse.
Par-delà le soupçon toujours vivace de la « trahison » qui pèse sur elle, la traduction, ce « défi », apparaît en fin de compte au philosophe comme un « bonheur » : celui de « l’hospitalité langagière ».