L'analyste des discours qui surgissent au sein de conflits sociaux, de controverses, de débats publics, a souvent le sentiment qu’il n’observe pas des « camps » correspondant à des groupes d’individus, mais des agencements qui doivent être considérés indépendamment des intentions, des stratégies ou des opinions de ceux qui y sont impliqués. Pour décrire les processus dans lesquels se constituent ces configurations conflictuelles, on fait alors appel à des combinaisons conceptuelles plus ou moins heureuses. À partir de l’hypothèse selon laquelle les conflits sociaux évoluent par le renforcement/affaiblissement de la disponibilité de types d’actions, ce livre se propose de construire une théorie sémantique qui permette d'éclairer les mécanismes à l’œuvre dans les dynamiques sociales structurées par des tensions, d'interroger les liens entre discours et actions humaines, et d'explorer les conditionnements de la formation sociale du politique.