En bref
A quoi sert la coopération internationale ?
Le livre
Sur la question syrienne, les désaccords interétatiques sont aujourd'hui criants. Est-il vraiment possible de parler de coopération internationale quand les vetos russes et chinois paralysent le Conseil de Sécurité de l'ONU et empêchent tout accord sur une politique commune en Syrie, où l'on compte déjà plus de 100 000 morts ?
Saisie par des crises internationales de plus en plus spectaculaires, l'opinion commune peut difficilement croire à l'existence d'une communauté internationale soudée et à l'efficacité d'une coopération mondiale. Car les actes de violence éclipsent les gestes de concorde et les discours sur le multilatéralisme sont assimilés à la croyance naïve en un monde idéal.
Pourtant, la création de nombreuses instances internationales depuis la fin du XIXe siècle, de l'Union télégraphique à l'Organisation Mondiale de la Santé, en passant par la Société des Nations, a contribué à un lent processus d'unification et de pacification du monde. Car les coopérations techniques et politiques permettent de réduire l'incertitude et de rendre le monde un peu moins éclaté. Sans idéalisme, elles nous rapprochent sans faire disparaître les rapports de force, elles produisent des visions communes sans supprimer les différences, elles pacifient sans éradiquer la violence. La coopération internationale existe, elle construit notre monde, elle l'améliore en silence.
La coopération internationale : le seul chemin vers un monde pacifié.
L'auteur
Guillaume Devin est Professeur des universités en science politique à Sciences Po. Il a, entre autres, dirigé l'ouvrage Faire la Paix. La part des institutions internationales (2009) et est l'auteur (avec Marie-Claude Smouts) d'un livre sur Les Organisations internationales (2011).
Arguments
- Négociations et blocages actuels à l'ONU sur la question syrienne.