En bref
Un plaidoyer pour redonner aux hommes et aux sociétés toute leur place dans le grand jeu international.
Le livre
La " fin de l'histoire " : forgé par Hegel avant d'être porté par Alexandre Kojève, repris plus récemment par Francis Fukuyama, le concept s'est aujourd'hui imposé dans les milieux intellectuels occidentaux pour définir les relations internationales. Il trouve son origine dans cette idée-force : l'interruption du processus dialectique opposant indéfiniment les Etats entre eux. Parce que les Etats ne se font plus la guerre, ou du moins plus de la même façon, et plus avec la même fréquence, nous serions arrivés à la " fin de l'histoire ". Voici ce à quoi la mondialisation nous aurait conduits : perte de souveraineté des Etats, triomphe de l'économique sur le politique, diminution du nombre de guerres, fermeture de l'arène mondiale où les Etats jouaient le rôle des gladiateurs, et donc fin de l'histoire. Rideau.
A rebours de cette interprétation dominante, Bertrand Badie montre au contraire que nous sommes entrés dans une nouvelle séquence des relations mondiales, une histoire infiniment plus dense, plus universelle, plus sociale et plus humaine. En entrant délibérément dans l'arène, sans répondre à la convocation des Etats, l'acteur social " ordinaire " crée une histoire nouvelle autrement plus riche et complexe que jadis. L'Histoire est désormais soumise à l'imprévisibilité des sociétés, alors que les relations internationales, transformées en relations intersociales, sortent de leur statut technique pour se réaliser en une Histoire dont plus personne ne connaît la finalité. On ne vit donc pas la fin de l'Histoire, mais bel et bien celle d'une histoire.
Un essai revigorant et une analyse lucide du monde tel qu'il va.
L'auteur
Professeur de Relations internationales à l'Institut d'Études Politiques, Bertrand Badie est l'auteur, entre autres, de Le diplomate et l'intrus (2008), et plus récemment de Nouveaux mondes (2011).
Arguments
- Notoriété de l'auteur.
- Un petit précis de relations internationales pour tous les étudiants en science politique.