Cette histoire de l’art des États-Unis est à la fois évidente et tout à fait inédite. Évidente parce que les ciels sont omniprésents dans la peinture de paysage du XIXe comme dans l’abstraction du XXe siècle. Inédite parce que leur importance critique n’a encore jamais été prise en considération. Alain Cueff répare ce singulier oubli en envisageant les ciels sous trois aspects majeurs : enjeux théoriques (par quels moyens restituer unevprofondeur sans surface ?), théologiques (de quel Dieu sont-ils le séjour ?) et symboliques (quelle est leur puissance figurative propre ?).
Du premier paysage américain révélé par Thomas Cole à l’ironie du sublime telle qu’elle se manifeste dans les oeuvres d’Ed Ruscha et Jack Goldstein, Ciels d’Amérique 1801-2001 appréhende dans sa continuité un art mal connu
de ce côté de l’Atlantique. Si Alfred Stieglitz, Georgia O’Keeffe, Jackson Pollock, Barnett Newman ou Robert Smithson font partie d’un panthéon familier, Winslow Homer, Albert Ryder, Georges Bellows, Marsden Hartley, Thomas Benton ou
Walter De Maria sont des figures essentielles pour s’affranchir des préjugés d’une vision étroitement moderniste de l’art des États-Unis.